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Prises de notes sur Penser dans un monde mauvais de Geoffroy de Lagasnerie

<!-- Commentaires -->
<!-- Penser dans un monde mauvais est un livre qui a répondu à de nombreuses interrogations qui m'ont traversées durant ces dernières années. Il m'a fait remettre en question mon travail d'écriture - de recherche, et la direction que mes projets devaient prendre. Par moment, et de nombreuses fois, il a même pu me décourager, me demandant comment j'allais faire pour trouver un moyen de servir, d'être utile. Mais je sais que tout cela est nécessaire, et qu'il est plus qu'important de se poser régulièrement ces questions. Les solutions qu'il propose pour vivre une vie intellectuelle éthique sont loin d'être facile et confortables. Elles s'opposent évidemment à tout ce qu'on nous propose aujourd'hui: solutions de rapidité, confort, efficacité, innovation... Car ici, il est question de luttes. De luttes sociales, et de pensée oppositionnelle; qui "prend ses distances avec les formes instituées et prédéterminées de la vie académique". Le dernier chapitre, intitulé Tristesse, me fait forcément penser à cette fatigue militante que l'on peut ressentir quand on à l'impression que le monde entier est contre nous. Est-ce seulement qu'une impression? Malgré qu'il m'ai donné le sentiment de devoir gravir une montagne, ce texte est rassurant, plein d'espoir et de révolution. Il nous appelle à la mobilisation, à la révolution, à être du côté des luttes. -->

Le monde est mauvais. Systèmes de domination, d'exploitation, de pouvoir et de violence. Quel type de savoir peut rendre le monde plus vivable ? Partir de la politique Produire une connaissance émancipatrice. École de Frankfort - 1950 - Un groupe d'intellectuels: Max Horkheimer, Theodor W. Adorno, Erich Fromm, Walter Benjamin... Dans différents textes, ils disent qu'il faut soummettre l'institution scientifique et académique à une critique politique. Pas de neutralité dans un monde injuste, critiquable.

Être neutre c'est être désengagé.

Quelle recherche sert, et la quelle est inutile? On peut alors se dire "la culture n'est pas inutile, c'est dangereux de le penser." Oui, mais on peut la remettre en question. Genre de séparation œuvre/artiste avec la littérature: C'est raciste mais bien écrit = NON.

"Édouard Louis déclarait: "Les gens posent souvent la question: peut-on faire une grande œuvre littéraire qui soit raciste? C'est une question qu'on pose beaucoup, et d'ailleurs, la plupart du temps, à propos de quelques œuvres de Céline [...] Je ne prétend pas qu'on ne peut pas écrire de belles choses, de beaux passages dans un roman raciste, je dis que ça ne suffit pas, et même qu'au regard de ce que cela peut produire de violence, ça n'en vaut pas le prix."

Chapitre : Au-delà de l'autonomie.

"Il n'y a pas de valeur inconditionnelle à l'art et à la littérature. Leur valeur dépend de leur inscription dans un horizon politique et de leur participation à une entreprise émancipatrice."

Il n'est pas question de dire que les connaissances sont inutiles, c'est qu'elles servent et sont utiles à la reproduction routinière des activités de production des biens symboliques et donc, a la conservation du monde. Quand on écrit, si on ne cherche pas a contrarier la reproduction du monde, alors on y participe forcément.

"Être neutre dans un monde en guerre, c'est laisser la guerre se poursuivre."

Dans chaque projet, il faut se demander si ça va être réellement utile. Souvent, on écrit pour rien car ce n'est pas lu --> Il faut trouver des moyens pour que ça en vale la peine.

Décrire l'irrationalité. Philosophie et science sociale ne sont pas l'art de créer des concepts, mais consiste à dire la fausseté du monde. Il ne suffit pas de croire qu'on déstabilise pour que ça soit le cas.

"Tout discours véridique et critique n'est pas nécessairement oppositionnel. Il existe es discours vrais, qui se pensent critiques, et qui le sont en un sens, mais qui fonctionnement néanmoins à l'intérieur d'un système du pouvoir."

Penser en terme de totalité. Être du côté des luttes, c'est se situer du côté d'un supplément de conscience et donc de la connaissance. "Comment penser l'articulation entre pratique de la connaissance et luttes?"

"Par conséquent, se situer comme auteur qui appartient au mouvement social, qui l'écoute, qui lui parle et qui veut produire des connaissances, ce n'est pas nier la distance entre le savant et les militants, mais c'est au contraire la construire. C'est cette différence, cette capacité à voir des choses auxquelles on ne pense pas spontanément qui permet de produire des connaissances nouvelles, des axes d'attaques inédits et, ainsi, qui est susceptible de radicaliser la contestation."

Prendre ses distances avec les formes instituées et prédéterminées de la vie académique. Autonomie par rapport aux institutions, et du coup difficultés, fragilité des discours qui ne sont pas soutenus. La pensée oppositionnelle ne peux pas compté sur les supports donnés, elle doit se construire différemment, en parallèle, inventer ses propres systèmes qui lui permettront de circuler, d'être rendue publique.

"C'est sans doute pourquoi, même s'il se définit comme utopique et tourné vers l'avenir, le projet éthique reste toujours traversé par un rapport fondamental à la mélancolie, à l'angoisse et à l'inquiétude - et ainsi peut-être à la liberté."