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Les hackerspaces transféministes

(en cours)

Depuis 2 ans, Tribidou, un petit groupe de Taties geeks, novices et chevronnées, se réunit pour s’apprendre à créer et administrer des serveurs….ou plutôt des serveuses ! […] Tout ca en mode Do It Yourself, avec des vieux ordinateurs récupérés, plutôt que de passer par des hébergeurs commerciaux qui louent des espaces dans leur serveurs situés dans des data center.aLES TATIES GEEK EN VACANCES à la rencontre Transhackfeminist 2022 ( épisode 1) : le premier jour, http://www.radiorageuses.net/spip.php?article1395

Le 10 novembre, ona merci Coline :-) m’à fait suivre un article du Numéro zéroa Initialement prévu pour être un média alternatif, le Numéro zéro n’est pas un collectif, c’est un outil qui permet de publier des articles via un espace privé. https://lenumerozero.info/, qui parlait de monter un hackerspace féministe à St ÉtienneaUn hackerspace féministe à Sainté ?, octobre 2022, https://lenumerozero.info/Un-hackerspace-feministe-a-Sainte-5882. La première séance était une occasion de définir ce qu’était un hackerspace féministe, ses enjeux et ses possibilités. On à parlé de serveur.euse.s, de logiciels libres, d’apprendre des trucs ensembles, de monter un laboratoire gynécologique, de faire des ateliers d’autodéfense… Plusieurs des personnes présentes avaient participé au TransHackFéministe – THF 2022. Le THF, c’est une convergence qui à eu lieu du 1er au 8 août 2022 à Calafouahttps://calafou.org/web/index.php/inicio Le site des précédentes éditions ici.,en Catalogne. L'objectif est de construire un réseau international de serveuses transféministes connectées entre elles. C’est avec le podcast des Taties geeks de Tribidou, qui ont branché un studio radio et ont proposé de faire un direct chaque soir, que j’ai pu en apprendre un peu plus sur cet évènementahttp://www.radiorageuses.net/spip.php?article1395..

Dans le podcast, et plus largement durant l’évènement entier, on entend parler d’infrastructures féministes, d’atelier, de discussion, de fêtes et de serveur.euse.s, avec plusieurs interrogations mises sur la table et notamment: comment décoloniser et dépatriarcaliser les technologies numériques?

L'histoire du THF

Elle commence en 2014 – un peu avant pour préparer l’évènement, avec la 1ère édition qui à eu lieu a Calafou. D’après les créateur.ices du projet, il y’a eu 3 raisons à la nécessité de créer cet espace : plusieurs d'entre elleux allaient dans des meeting de hackers ou il y avait très peu de diversité, très peu de féministes, très peu de personnes queer; d’ou le besoin de créer une communauté, de se sentir en communauté et de créer un espace autre pour imaginer de nouvelles bases, selon les principes qui sont importants pour elleux. Et avec ça, le besoin de se rencontrer, d’être en communauté, de tisser des liens. Car une infrastructure féministe, ce n’est pas juste numérique ou matériel, c’est aussi un ensemble de rencontre humaines. Et enfin, il y’avait besoin d’un espace pour parler de manière critique des technologies, de ses aspects de modernité, de progrès qu’ielles avaient envie de repenser, de critiquer et de mettre au défi une pensée unique et occidentale. L’intention était donc de faire un espace anti-capitaliste et anti-colonial.

La 2ème édition du THF à eu lieu en 2015 a Puebla, au Mexique. L’organisation hôte de cette édition était Tecnicas rudasahttps://www.tecnicasrudas.org/en. La première édition a débouché à partir du mot trans sur les problématiques du corps, puis sur le transgresser, transmuter… La 3ème édition du THF a eu lieu à Montréal en 2016, sur un territoire colonial. C’était l’occasion de penser les technologies d'une manière décoloniale. Cette réflexion était un des 3 axes du THF Monréal. Le 2ème axe était sur les pédagogies queer anti-racistes et féministes, et le 3ème axe était sur le hacking with care, hacker avec le soin.

6 ans plus tard, le 4ème édition du THF a lieu, et celle-ci est plutôt axé sur la question des infrastructures féministes. Les infrastructures féministes (radio, serveur.euse.s, IA, tchatbot, agent.e conversationnelle féministes...) sont un besoin pour parler et communiquer, pour prendre soin de nous-même, ces infrastructures sont essentielles, souvent invisible, parfois volontairement et parfois involontairement.

Parmi les participant.es du THF se trouve le collectif Sursiendoahttps://sursiendo.org/tag/english/ qui l’affirme : “Le numérique ça n’a rien de virtuel.” Jess, une des personnes du collectif, à proposé un atelier au THF, nommé “les routes de la technologie”. L’objectif était de matérialiser le plus possible les impacts et les affects des technologies quotidienne. Et iels ont découvert que c’était l’utilisation quotidienne de la moitié de la population, l’autre moitié n’y ayant pas accès.

Sursiendo est un petit collectif actuellement basé a Chiapas au sud de Mexico, vers le Guatemala. Fondé en 2011, le collectif est à l’intersection entre activisme, média alternatif et design, logiciels libres et culture -libre?-, éducation populaire, art et gestion culturelle. Leur objectif est de contribuer au changement social en défendant la communalité numérique, les droits numériques collectifs et les hackfeminismes, par le biais d'une participation équitable et créative, où la perspective de genre est au centre, et où l'éducation populaire et les logiciels libres sont nos tremplinsa d'après le "Qui sommes-nous?" de leur site web, https://sursiendo.org/quienes-somos/.

Elles ont donc commencé leur activité il y’a 10 ans avec un travail de mise en relation des défenseur.euse.s du territoire et de mettre les technologies au service de leur lutte -logiciels libres. Puis, la répression au Mexique à évolué, et il est devenu plus clair que les violences concrètes étaient bien soutenues par les technologies digitales. Cela à permis de clarifier les lignes et simplifier la collaboration entre ces acteur.ice.s.

“On a pas le choix de nos technologies, les choses nous sont imposées, soit d’une manière légale, soit d’une manière physique et concrète”

Un autre aspect de leur travail est d’essayer de penser d’autres technologies. Mais aussi de ne pas imposer - les logiciels libres –, d’essayer de ne pas criminaliser car bien souvent les personnes utilisent les technologies qu’elles ont, qui leurs sont imposées. Il y’a parfois un long chemin d’apprentissage pour les technologies alternatives – qui explique qu’elles sont moins utilisées. C'est autour de ces problématiques que le collectif travaille.

Sur les dynamiques de genre dans les espaces du logiciel libre

“Le logiciel libre, par exemple, a une perspective politique émancipatrice, car il se place du point de vue des libertés. Néanmoins, en ce qui concerne le genre, les différents acteurs et espaces travaillant autour de ces questions sont encore assez réticents à remettre en question le patriarcat.”aSursiendo sur le logiciel libre et le patriarcat, https://sursiendo.org/2014/04/the-challenge-of-a-feminist-technology-a-necessary-reconfiguration/

Dans un texte écrit en 2007 dans le journal féministe Mujeres en Red par Montserrat Boix aMujeres en Red: Incorporar la mirada de género al Software Libre, un reto para la democratización de la tecnología, Article écrit par Montserrat Boix, 2007 https://www.nodo50.org/mujeresred/article.php3?id_article=1199 , iel écrit que le mouvement féministe à historiquement misé sur le partage des savoirs et que le féminisme a systématiquement dénoncé l'utilisation des savoirs pour exclure les autres, une stratégie utilisée historiquement dans le développement de la technologie, écrit au masculin. Selon ellui, le logiciel libre est la clé de la démocratisation des technologies, et il est important d’y inclure une perspective anti-patriarcale et d’éviter les discriminations – que ça soit dans les langues employées ou dans les produits qui sont générés.

Extrait du manifeste transhackfeministeahttps://pechblenda.hotglue.me/?transhackfeminism_en
“Sick of the filthy dust, montonous and boring, of stagnant, unbreathable, competitive and excluding environments, of semi-free information which is actually totally controlled, power and decision of hunched up egocentric and infantile machos. Tired of repressed, impenetrable and homogenous bodies, we are resetting and migrating our bodies, modificable codes, lubricated and fluid, far from this sad landscape.” “Nature and technology are not different, nature was to the witches what technoscience is to us, the cyborg witches. ”



A propos des serveur.euses féministes

Un.e Serveur.euse, c’est un ordinateur accessible à distance, installé pour offrir des services et/ou de stocker des données. Mais un.e serveur.euse féministe, c’est quoi? Les serveur.euse.s féministes regroupent un ensemble de pratiques politiques mises en places par un groupe informel de transféministes intéressées à créer des infrastructures plus autonomes pour garantir que les données, les projets et les mémoires des groupes féministes soit correctement accessibles, conservées et gérées. La nécessité de serveur.euse.s féministes est une réponse aux pratiques contraires à l'éthique des entreprises multinationales TIC -technologies de l’information et de la communication - agissant comme des censeurs moraux et hypocrites. C’est aussi une réponse à la violence en ligne basée sur le sexe sous forme de trolling et de mysogines haineux harcelant les militantes féministes ou les femmes en ligne. C’est également une réponse à la centralisation d'Internet et sa transformation en sanctuaire de consommation et un espace de surveillance, de contrôle et de suivi des voix dissidentes par les agences gouvernementales, entre autres.

Tous ces facteurs ont conduit à une situation où Internet n'est pas un espace sûr et où il est courant de voir les travaux de féministes et d’activiste être supprimés, censurés et / ou empêchés d'être vu, entendu ou lu. La liberté d'expression fait partie de la lutte féministe et les transféministes peuvent contribuer en fournissant collectivement les connaissances et les moyens pour s'assurer que leur droit de parler reste accessible en ligne, hors ligne et partout et sous n'importe quel format. Un Internet féministe nécessite également des serveurs féministes autogérés et autonomes.

Il s'agit de reprendre le contrôle et d'obtenir l'autonomie dans l'accès et la gestion de nos données et de nos souvenirs collectifs. Il s'agit également de pouvoir avoir des listes de diffusion féministes, des pads, des wikis, des systèmes de gestion de contenu, des réseaux sociaux et tout autre service en ligne géré par des collectifs technologiques féministes. Il s'agit également de continuer à affirmer que la justice sociale dans des environnements technologiquement motivés a besoin d'une présence plus de genre et culturellement diversifiée en général. Pour atteindre ces objectifs, de nombreuses séances au cours de la THF ont soulevées des questions telles que: quels sont les objectifs d'un serveur féministe? Qu'est-ce qui rend un serveur autonome et féministe? Quels sont les modèles possibles (socialement durables) pour ces serveurs?Comment pouvons-nous créer la confiance entre nous pour développer des approches coopératives de la gestion de ces espaces de résistance et de transformation? De quoi sont fait de nos rêves incarnés des technologies féministes?

Anarchaserver ?

D’après l’article “Soutenir ce qui nous soutient : faire de l’infrastructure féministe”aSpideralex, Soutenir ce qui nous soutient : faire de l’infrastructure féministe, 2021 https://alexandria.anarchaserver.org/images/7/71/388-Texte_de_l%27article-891-1-10-20210702.pdf écrit par Spideralex.

Spideralex est sociologue et docteure en économie sociale. Elle est fondatrice d’un collectif cyberféministe catalan appelé Donestech qui explore la relation entre le genre et les technologies par la recherche-action, les documentaires et les formations. Elle est l’éditrice de deux volumes sur la souveraineté technologique parus chez Ritimo.

AnarchaServer existe dans un espace d’environ 12m2, réhabilité il y’a 4 ans, dans une communauté nommée Calafou en Catalogne, mais également dans des machines virtuelles installées dans des serveurs physiques, localisés dans plusieurs pays.

Une machine virtuelle est un ordinateur dans un ordinateur. Elle utilise une partie des ressources physiques de l’ordinateur qui l’héberge. Un ordinateur physique peut posséder plusieurs systèmes d’exploitation, cela permet d’optimiser les ressources (on ne va pas acheter un autre ordinateur pour héberger un.e serveur.euse). Mais elle est également physique et concrète. Il y’a un parallèle entre l’hébergement virtuel et physique, car elle héberge de vrais personnes! En fait, la serveuse n’est pas uniquement ce qu’on entend par serveuse numérique, c’est toute l’infrastructure, des personnes la maintenant aux personnes l’utilisant. C’est ça aussi, sa manifestation physique. C’est une entité hybride. Volonté de ne pas séparer “online” “offline”

“ Pour mener à bien cette exploration, nous laisserons de côté les séparations entre « online » et « offline », « virtuel » et « réel », « artificiel » et « naturel », afin de comprendre comment ces dimensions sont co-construitent dans un continuum, dans une relation de réciprocité, entre impacts et interactions constantes. ”

Différence ente technique et technologie, selon Biagini et CarninoaBiagini, Cedric et Carnino, Guillaume. 2010. « On arrête parfois le progrès », dans : C. Biagini et G. Carnino (dir.), Les luddites en France : Résistances à l’industrialisation et à l’information, pp. 5-59. Paris : L’échappée = technologie est plein de macro-technique partagées à l’échelle plus vaste que l’être humain et que la communauté d’un village.

Infrastructure – fait référence au peu visible, difficilement visible ou pas censé être vu. L’infrastructure féministe soutient, étaye les luttes féministes pour leur développement et leur avancement. “techniques, technologies et processus(analogiques, numériques, sociaux)” Les infrastructures féministes peuvent être : “des bibliothèques, la construction d’espaces sûrs, les refuges, les bibliothèques, les réseaux de sororité et de confiance, les « whisper lists », les serveurs, les pages jaunes, les répertoires, les bots, les outils de documentation et de mémoire, les encyclopédies, les HerStories, les techniques de vie au sens large, les sorts, les rituels et les exorcismes.”aSpideralex 2019, § 11, traduction

L’internet féministe existe, mais dans des lieux inconfortables; en plein mileu d’un espace capitaliste hétéro-patriarcal colonial.

--- Un internet féministe ? https://criticalcode.recipes/contributions/annotating-a-feminist-internet-atfi

– Faut il se réapproprier les institutions? Sont-elles a nous?