Les logiciels font partie intégrante du paysage contemporain. Dans les pratiques du design, les logiciels propriétaires/privateurs sont hégémoniques, et la créativité est mise à mal par le marketing, en plus de contribuer à une perte de contrôle de notre vie numérique. Internet s’est imposé dans le monde entier, et questionne profondément les modes d’organisation de notre société, comme le firent d’autres inventions tel que l’écriture, l’imprimerie, la radio, la télévision etc.
Ces dernières années ont vu se généraliser une concentration des acteurs d’Internet (Youtube appartient à Google, WhatsApp à Facebook, Skype à Microsoft, etc.). Cette centralisation est nuisible, non seulement parce qu’elle freine l’innovation, mais surtout parce qu’elle entraîne une perte de liberté pour les visiteurs. Les utilisateurs de ces derniers services ne contrôlent plus leur vie numérique : leurs comportements sont disséqués en permanence afin de mieux être ciblés par la publicité, et leurs données - pourtant privées (sites visités, mails échangés, vidéos regardées, etc.) - peuvent être analysées par des services gouvernementaux. https://degooglisons-internet.org/
De nouveaux modèles non pyramidaux comme les FOSS - Free/Libre Open Source Software - et Git sont apparus, et se voient réutilisés dans d’autres environnements comme la conception de livre (Aesthetic programming, Winnie Soon et Geoff Cox), ce qui permet à toustes d’en modifier le contenu. L'utilisation de logiciels libres aujourd'hui semble être une forme d'activisme, en opposition à une société qui demande toujours plus de productivité et de rapidité d'exécution. Il est important de continuer à se concevoir ses propres outils, et la réappropriation des techniques est un enjeu politique crucial. En tant que designeurjs, nous avons besoins d’avoir accès à une compréhension profonde des objets que nous utilisons/des outils avec lesquels nous conçevons. Cette volonté de transparence ne peut se faire que par la possibilité d’accéder aux informations et aux techniques nécessaires pour les obtenir. Qui sont les acteurjs de ces pratiques? Comment l'analyse et l'étude des pratiques de la programmation contemporaine peut-elle être un moyen de comprendre et d'agir sur la société?
Cette concentration des acteurs pose de multiples problèmes : que se passera-t-il si Facebook met la clé sous la porte ? Comment faire des recherches si Google subit une panne ? Nous devenons peu à peu dépendants de services fournis par un petit nombre d’acteurs. https://degooglisons-internet.org/
Les logiciels libres, dont découle la culture du libre, sont très important en vue de cet objectif d'offrir des alternatives, de redonner le pouvoir au créateurjs et même à l'utilisateurjs. Pourtant, ce mouvement qui promeut le libre accès au savoir, à la culture et aux œuvres culturelles pour tous, reste initié par Richard Stallman, un homme blanc sujet à de nombreuses controverses. Le numérique est, par essence, un milieu d'hommes blancs. C'est un des aspects - auparavant que marginalement abordé - que les Critical Code Studies examinent, en exposant les dynamiques de pouvoirs dans les pratiques de la programmation. Dans les Critical Code Studies, le code informatique sert de point d'entrée aux explorations de la culture numérique. Est-il possible de penser le numérique comme un espace intersectionnel?
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Commentaires
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La culture du libre et toutes ses revendications ne sont pas suffisantes. Nécessaire qu'elle converge avec les autres luttes, car tel quel, le numérique reste un milieu très problématique. Dès son origine, il à été conçu par des hommes blancs bourgeois, et les dynamiques de pouvoirs sont toujours présente, des interfaces jusqu'aux systèmes occultés comme les langages de programmation - qui sont de fait des langages.
Vers une nouvelles pédagogie activiste du design. Se questionner sur les systèmes cachés derrières les outils qu'on utilise.
Des nouveaux systèmes plus horizontaux, moins hiérarchiques.
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